CHANTIERS’URBAINS
Partager de méthodes d’enquêtes sur les situations migratoires dans les villes africaines:
Cas de Saint-Louis du Sénégal

Gaston Berger University, Saint-Louis, Senegal

La migration internationale depuis l’Afrique de l’Ouest vers l’Europe fait l’objet depuis plus de vingt ans de toutes les attentions médiatiques et politiques, la focale des financements et des programmes étant mise sur l’actualité, dans le but de donner des clefs pour appréhender les processus les plus immédiats. Dans cet atelier, nous nous appuierons sur les recherches en sciences sociales qui rappellent la profondeur historique des mobilités sur le continent africain ainsi que l’importance des circulations Sud-Sud.

La tenue de l’atelier à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sera l’occasion de revenir, entre autres, sur la configuration de la Vallée du Fleuve Sénégal comme espace de mobilité dans la longue durée, qui a connu de multiples reconfigurations. Plus particulièrement, ces journées ont pour objectif de considérer les spatialités et les temporalités de la réception et de l’installation des migrants dans la ville de Saint-Louis.

Il s’agira de relever les pratiques urbaines quotidiennes ordinaires des populations migrantes arrivées à Saint-Louis, leurs sociabilités mais aussi les formes de leur engagement citoyen au niveau local, voire transnational et qui participe à la construction d’une légitimité sociale à l’échelle locale.

Les chercheurs, anthropologues et sociologues, interrogeront les formes et les modalités multiples de participation quotidienne des populations migrantes à Saint-Louis, notamment dans leurs interactions aux politiques publiques qui leurs sont destinées.

Programme

  • Jour 1: Échanges autour des méthodes utilisées dans les enquêtes dans le domaine des migrations
      • Comment l’accueil des populations migrantes se déroule-t-il ? De quelles manières interagissent-elles avec la société urbaine, dans quels lieux, par quels réseaux ? Qu’est-ce qui concrétise l’accueil ? Comment des formes d’hospitalité autres que celles de l’État sont-elles déployées, qui viennent justement mettre en tension la gestion des populations migrantes par la force publique ?
      • Quels sont les lieux de passage et points d’ancrage des populations migrantes ? Quelles compétences déploient-elles, quelles ressources mobilisent-elles pour se déplacer et s’ancrer dans la ville ? En quoi l’étude de ces trajectoires et de ces lieux donne à voir la manière dont les migrants peuvent prendre part à la ville ?
      • Comment observer l’insertion des populations migrantes dans l’espace urbain ? Comment identifier les permanences et les ruptures dans l’inscription territoriale des populations migrantes dans les villes ? Comment, par leurs mobilités, leurs pratiques spatiales et leurs relations avec les « autochtones », participent-ils à fabriquer la ville ? Comment l’étude de ces dynamiques migratoires et urbaines permet-elle d’éclairer d’autres processus et mécanismes sociaux ?
  • Jours 2 et 3: Chantiers urbains & Ateliers avec des binômes doctorant.es/ chercheuses/chercheurs
      • Quelques lieux de collecte : gares routières, marchés/supermarchés, restaurants, quartiers, etc.
  • Jour 4 : Restitution et pistes d’échanges 
      • Nous discuterons de la pertinence des modèles de localisation des immigrés et de ce que l’on appelle les “enclaves communautaires”, afin de comprendre à la fois la migration et les villes contemporaines africaines de manière générale. Nous dériverons les principaux défis méthodologiques liés à l’identification de ces “enclaves communautaires” et la manière dont ces questions sont abordées dans le cadre de ce projet. Nous présenterons les résultats de l’étude, à savoir la localisation et la composition sociodémographique des principaux espaces multiethniques.

Participants :

  • GERM – UGB, Sénégal : Aly Tandian, Sociologue – Pape Elimane Sakho, Géographe, UCAD – Abdou Khadre Sano, Sociologue – Serigne Sylla, Sociologue – Ndèye Coumba Diouf, Sociologue – Fatoumata Zahra Ndiaye, Sociologue – Souleymane Sow, Sociologue – Racky Diouf, Sociologue – Rokhaya Ndione, Sociologue – Hélène Nguigue – Babacar Faye
  • CNRS, France : Stefan Le Courant, Anthropologue, CNRS – Laura Guérin, post-doctorante, Sociologue, CNRS – Aïssatou Mbodj-Pouye, Anthropologue,

Cette proposition d’atelier est formulée avec l’appui du programme ReROOT (Arrival infrastructures as sites of integration for recent newcomers, H2020, consortium de recherche européen porté par l’Université Catholique de Louvain, agreement number 101004704 ). Aïssatou Mbodj-Pouye coordonne une équipe de ce programme à l’Institut des mondes africains (Aubervilliers). Lors de l’atelier, l’équipe parisienne introduira brièvement l’approche de situations migratoires par les infrastructures d’arrivée. Loin de présumer que cette approche, testée pour l’instant sur des terrains européens, soit transposable à d’autres contextes, il s’agira d’ouvrir nos boîtes à outils et d’apprendre auprès de collègues sénégalais, dans un esprit de partage des concepts et méthodes.

Programme info here:
 
http://www.germ.sn/wp-content/uploads/2023/06/CHANTIERSURBAINS.pdf